Thalomen-L'observateur
Histoire
« La destinée existe. J’en suis la preuve. Elle m’a tout pris, et je préfère en rire pour ne pas pleurer. »
Thalomène Aurelia Sicaris était le premier fils de la reine Aurelia et du roi Xeces. Miralide de naissance, il grandit au cœur du royaume d’Aurélia, baigné dans la lumière et la connaissance. Élevé avec soin, il était connu pour sa gentillesse, sa vivacité et son intelligence. Il avait hérité de son père un talent naturel pour le combat et de sa mère un don rare pour la diplomatie. Très jeune, il fut fiancé et quitta son royaume pour rejoindre le Sud-Salis, terre des Pyrax, où il devait sceller cette alliance. Là-bas, il rencontra d’autres enfants de noble lignage, notamment Kara, fille de roi, et As’tur, prince guerrier qui deviendrait son frère de cœur.
Lorsque la guerre contre le divin éclata, Thalomène fut entraîné malgré lui dans le conflit. Là où ses parents avaient choisi d’y prendre part, lui n’en eut pas le choix. Avec As’tur et un jeune guerrier nommé Vaha’Ahis, il forma un trio redoutable, réputé pour sa force et sa cohésion. Ensemble, ils furent surnommés par leurs compagnons “les Trois Courants du Monde”, car partout où ils passaient, la victoire semblait suivre. On racontait que leur destinée n’était pas de régner, mais de succéder à des dieux tombés : As’tur devint le Gardien des Portes de l’Enfer , Vaha’Ahis l’Aspect du Commencement, et Thalomène, par un combat dantesque, affronta et vainquit l’Aspect du Temps lui-même.
Ce duel dura plusieurs jours et ravagea tout un continent. Les deux adversaires se combattirent sans haine, comme deux reflets d’une même fatalité. Lorsque le porteur du Temps s’effondra, ses derniers mots furent simplement : « Merci. » Thalomène comprit alors que sa victoire n’était pas un triomphe, mais une condamnation. Il hérita d’un pouvoir infini, mais aussi d’une solitude qu’aucun être ne pouvait comprendre.
Il espéra que ce serait la fin du conflit. Pourtant, la tragédie l’attendait encore. Le soir même de son ascension, il apprit la chute de son royaume : Aurélia, sa patrie, avait été réduite en cendres, accusée à tort de trahison. En une seule nuit, des millénaires d’histoire furent effacés. Des milliers d’âmes périrent, son père et sa sœur disparurent, et sa mère fut scellée à jamais. Thalomène, protégé uniquement par son lien avec le royaume de Salis, fut l’un des rares survivants de sa lignée.
Ce soir-là, quelque chose se brisa en lui. Le prince disparut, laissant place à un être brisé, consumé par la perte et le temps. Il réapparut des années plus tard devant Ir’mis, le dieu moqueur, responsable indirect de la ruine d’Aurélia. Leur affrontement dura trois jours et trois nuits, et lorsque le monde retrouva le silence, Thalomène triompha. Il scella Ir’mis “jusqu’à la fin des temps”, prononçant les mots qui deviendraient le fondement même de son pouvoir.
Après cet acte, il fit un dernier choix : celui d’oublier. Il effaça ses souvenirs, ses émotions, son passé. Thalomène devint l’Observateur, une entité détachée du cours du monde, témoin de toutes les ères mais prisonnier de leur enchaînement. Connu sous le nom de Médecin de la Peste, il apparaît parfois sous les traits d’un homme masqué, vêtu d’un manteau sombre, observant les âges s’effondrer sans jamais intervenir. Il rit souvent, mais ce rire n’est qu’une défense, un écho désespéré face au poids du temps qu’il porte.
Chaque cataclysme, chaque guerre, chaque mort creuse un peu plus le désespoir en lui. Désormais, il comprend les derniers mots de son prédécesseur : le Temps n’est pas un don, mais une malédiction. Car voir tout, c’est ne plus rien pouvoir changer.
Attributs divins
Domaine : Temps
Pouvoirs : Manipulation du flux temporel, vision du passé et des futurs possibles, stase, suspension et inversion du temps à petite échelle
Culte : Toléré mais restreint ; seuls les érudits, oracles et chronomanciens peuvent s’en réclamer
Symboles : Un sablier renversé, un masque d’oiseau noir, une horloge brisée